29 mars 2014

Poudrer à frimas l'amandier

Hier, Monsieur L me récitait sa poésie "Premier sourire du Printemps" de Théophile Gauthier.

Et le poète, ancêtre de Michel Collado certainement, écrit 

Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
[...]
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.

Et là, j'y vois un signe, celui que le poète est aussi l'ami des blogueuses à la ramasse, je veux parler de celles qui n'arrivent pas à poster leurs ouvrages au rythme où ils tombent de la MAC et qui à force pourraient être hors saison.

Merci Théophile !

Donc, puisqu'il fait encore froid au mois de mars, pourquoi ne vous montrerais-je pas une Mythique douillette et un Minute laineux ? hum ? Pourquoi ?


Ce tissu en coton très très doux, proche du coton gratté, m'a tout de suite inspirée, mais pas jusqu'au bout. J'aurais préféré que l'empiècement d'épaules soit dans le biais.

Afin d'animer cette chemise trop austère à mon goût, j'ai choisi de broder de petites étoiles en quinconce, vert sapin et bronze (fil Diamant DMC). Les boutonnières sont écrues ou vertes. Les boutons d'origines variées et le premier en particulier est cher à mon coeur puisqu'il me vient de ma grand-mère paternelle, qui était modiste et qui m'avait aussi offert ma première machine à coudre.

Détails :


Cette chemise est un régal à réaliser. Les explications sont claires et bien illustrées.

Chemise Mythique Aime comme Marie taille LL
 coton douillet Mondial Tissus

Encore plus ancien et déjà bien porté, un Minute tout chaud (le deuxième du nom ... clic clic pour revoir le Minute de l'espace que j'aime tant).


Ce modèle est tellement simple qu'il n'y a rien à en dire, c'est juste évident ! Un simple ruban de velours anthracite rythme le volume. Les emmanchures et l'encolure sont finies avec un biais de satin noir. Je l'ai déjà porté sur une chemise blanche, comme un petit pull. On pourrait imaginer aussi glisser dessous un pull à col roulé noir (mais il n'a pas fait assez froid cet hiver ... et de toute manière, je n'ai pas ça en magasin). Ou à même la peau, tout simplement ...

Minute Aime comme Marie taille LL
Lainage à chevrons chez Mondial Tissus
Ruban de velours anthracite chez Théophile
Sublimes BO (déjà vues ) chez Une Cigogne sur Mars

Je crois bien que plus rien ne devrait tenir chaud dans les prochaines parutions (sauf pour des poupées ?). Je laisse Théophile Gauthier conclure logiquement :

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : "Printemps, tu peux venir !".

Un grand merci à toutes et à tous pour vos commentaires, vos visites et votre fidélité ! Je ne peux pas toujours répondre car Blogger a ce défaut de ne pas enregistrer vos adresses électroniques, mais le coeur y est !


27 mars 2014

Une robe par mois - mars

Le défilé des robes initié par Marel sur Instagram continue par ici, mois après mois ... J'espère tenir le rythme. Non que le choix des patrons soit difficile (les idées et les envies ne manquent pas) mais le temps de réalisation n'est pas compressible à l'envi ...

En février, j'ai craqué pour le dernier patron de Vanessa Pouzet, la Petite Robe.

Prudente et audacieuse à la fois (notez que l'escargote n'est pas à une contradiction près), j'ai choisi une cotonnade du stock, pas trop précieuse mais jolie, aux teintes vives ... et à carreaux !


Ce sont ces jolies épaules froncées et la belle encolure qui m'ont séduite.

Petite Robe Vanessa Pouzet taille 44

Une des difficultés a tenu au choix du tissu. Autant dire que si je tâtonne encore en concordance des temps, j'ai beaucoup progressé en concordance des carreaux que ce soit au niveau des coutures latérales ou au niveau de la fermeture-éclair du dos.


L'autre difficulté a tenu soit à ma posture (je me tiens trèèèèès droite) soit à ma morphologie (mais où ? je ne vois pas, j'ai un corps parfait ...) : le haut de la fermeture-éclair décollait du dos de 5 bons centimètres.

J'ai d'abord tenté de rétrécir le haut de la robe le long de la fermeture. Mais ce fut un fiasco. Le zip n'aime pas qu'on lui impose des virages scolliotiques !

La deuxième technique fut la bonne (et dire que j'avais d'abord pensé à celle-là ! je dois aimer perdre mon temps ...pffff) : coudre des pinces de part et d'autre du zip. On devine au milieu du jeu de rayures et de carreaux le positionnement de l'une d'elles sur la photo ci-dessus.


Je serais comblée si ce tissu ne se froissait pas autant. Mais, pour moi qui adooooore repasser, c'est un détail.


Merci à ma photographe attitrée Catherine qui non seulement me met dans son objectif mais aussi dans son jardin !

Et vous, savez-vous quelle robe vous porterez en avril ?





20 mars 2014

Pour l'amour de l'art ... la pochette de l'extrême

Aujourd'hui, premier jour du printemps ... youpi !
... et dernier jour ... ouf ! ... pour participer au Concours Coudre & Broder en partenariat avec Linna Morata et Abracadacraft sur le thème du "sac de printemps".

Je vous ai déjà raconté, je crois, cette histoire de Monsieur P, surpris d'apprendre qu'il y avait des saisons pour les sacs. "Pour l'hiver, ils sont plus chauds ?" ... Ah ah ah ! Il est impayable mon homme !

Ceci dit, tu as longtemps cru que les pneus hiver étaient garnis de tweed ... Chut !

Pour cette saison très prometteuse, j'ai opté pour une technique très en vogue pour ces beaux jours, un tissu pimpant déjà utilisé pour ma robe Harlequin, et des fils évoquant les arc-en-ciel que le ciel de printemps ne manquera pas de nous offrir.


Ce croquis s'est donc métamorphosé ainsi :

pochette smockée côté recto
pochette smockée côté verso

Cet accessoire est un sac-pochette très habillé avec lequel je porterai escarpins noirs et manucure rouge vermillon.


le nombre de photos est proportionnel au temps passé à réaliser cet ouvrage ...

pour vous donner une idée de la taille
(un panneau de smocks de 21 cm x 34 cm - 150 cm de large avant fronçage - a été nécessaire)


En quelques photos (oui, encore), voici comment je m'y suis prise (sans plisseuse, cela aurait été moins drôle et je ne suis pas certaine qu'une plisseuse aurait digéré la largeur dont j'avais besoin).

1- apposer un fin vichy sur le verso du tissu à smocker et le maintenir bien à plat (ici par les fils rouges temporaires). Ensuite passer les fils de fronce régulièrement et à travers les deux épaisseurs en s'appuyant sur le motif du vichy.



2- le résultat froncé côté vichy :


Cette photo amplifie les dimensions du panneau au point que mes zamiestagrams ont parfois imaginé que je faisait un plaid ! Ta réputation de folle-dingue n'est plus à faire, manifestement ...

3- le travail de broderie, facilité par des fils piqués dans la largeur du panneau côté uni pour assurer un motif droit et non distordu.


Pour le reste, il faut ne pas perdre courage et dompter le passepoil et les sur-épaisseurs des smocks.

Alors, il n'est pas bien accueilli le printemps ?

Belle journée !